On ne voit qu'elle entre Sigmar Gabriel, le patron du SPD, et Angela Merkel, la chrétienne-démocrate réélue hier chancelière pour la troisième fois par le Bundestag. Rayonnante, un verre d'eau gazeuse à la main, la nouvelle ministre de la Défense trinque à la santé du futur gouvernement. Bien sûr, elle n'a jamais servi sous les drapeaux. Ursula von der Leyen, 55 ans, est la première IBuK de la République fédérale, une abréviation jusqu'alors exclusivement masculine, désignant le «titulaire de l'autorité suprême et du commandement», en clair, le chef des armées. Ancienne ministre de la Famille puis du Travail, poids lourd du nouveau gouvernement, cette proche d'Angela Merkel se retrouve, avec cette nouvelle fonction, en pole position pour succéder un jour à la chancelière. Ce à quoi elle répond toujours avec coquetterie - et un grand sens de la prudence -, que «chaque génération a son chancelier ou sa chancelière». Ursula von der Leyen n'a que quatre ans de moins que Merkel.
Entrée en politique par filiation - son père, Ernst Albrecht, a été le patron CDU du Land de Basse-Saxe de 1976 à 1990, jusqu’à sa cuisante défaite face à Gerhard Schröder, qui a précipité l’ensemble de ses sept rejetons dans les bras de la CDU -, cette diplômée en économie et en médecine a d’abord mis de côté sa carrière pour s’occuper de ses sept enfants. Son parcours débute véritablement en 2001, avec un putsch contre un député CDU dont elle arrache le siège au parlement régional de Ba