L’année bientôt écoulée aura peut-être annoncé l’éclatement d’un grand pays du cœur de l’Europe. L’Ukraine est désormais si profondément divisée entre ceux qui regardent à l’Ouest et ceux qui restent ancrés à l’Est, des intérêts économiques si divergents accentuent tant les tropismes culturels, linguistiques et religieux qui ont, de tout temps, séparé deux Ukraine qu’il n’est plus impossible que leur divorce ne devienne irrémédiable et ne mette aux prises les deux piliers du continent que sont l’Union européenne et la Fédération de Russie.
Si l’on en arrivait là, cette crise pourrait vite devenir encore plus dramatique que ne l’avait été l’éclatement yougoslave. Il serait plus que temps, plus qu’urgent de tenter d’ouvrir avec Moscou des discussions visant à faire de ce pays le pont qu’il devrait être entre les deux Europe, une zone tampon où pourrait se chercher leur future coopération.
Si cela ne se fait pas et que le face-à-face se prolonge à Kiev, cette année pourrait bien avoir donné le signal d’une déstabilisation continentale aux conséquences d’autant plus incommensurables qu’elle viendrait s’ajouter alors aux trois changements majeurs de 2013, à ces trois sauts dans l’inconnu que le monde vient de faire ou de friser en quelques mois.
Aux dernières heures d’août, d’abord, les Etats-Unis ont bel et bien confirmé qu’ils se détournaient du Proche-Orient après s’être retirés d’Europe. Cela s’est fait en un coup de fil, celui que Barack Obama a passé à François Hollande pour l