Lors de sa venue à Paris en juillet, le général Selim Idriss, le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), le bras armé de la Coalition nationale de l'opposition, affirmait sans peur du ridicule que la montée en puissance des formations jihadistes en Syrie n'était qu'une «invention» des journalistes occidentaux. Six mois plus tard, cet officier n'est pas sûr de pouvoir revenir dans les zones rebelles, précisément à cause de ces mêmes groupes islamistes dont il minimisait systématiquement l'importance. A l'inverse, les forces qu'il dirige ont fondu au point qu'elles apparaissent aujourd'hui comme négligeables sur le terrain. Dernier revers, la perte, la semaine dernière, du poste frontalier de Bab el-Hawa, un point de passage stratégique sur la frontière turque que se partageaient différents groupes rebelles. L'ASL y avait aussi son quartier général et divers dépôts d'armes et de munitions qu'elle a aussi perdus au détriment d'une nouvelle coalition rebelle, créée début décembre, le Front islamique. Revers qui a été suivi par la fuite de plusieurs autres commandants d'unités de l'ASL qui, craignant pour leur vie, se sont réfugiés en Turquie. Désormais, il est à craindre que la guerre en Syrie se résume de plus en plus à un face-à-face entre les groupes islamistes, dont une partie est jihadiste, et les forces fidèles à Bachar al-Assad.
Au départ non violente, la révolte syrienne s’est militarisée à partir de l’été 2011 pour faire face à la féroce répression des forces loya