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Raqqa «Leurs tortures valent celles du régime»

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«Libéré» de la terreur d’Al-Assad, Raqqa, où notre reporter s’était rendue il y a trois mois, subit désormais celle des islamistes. Echos téléphoniques d’une ville inaccessible.
Dans le centre de Raqqa, le 7 décembre, après un raid attribué aux forces loyales à Bachar al-Assad. (Photo Nour Fourat. Reuters)
publié le 18 décembre 2013 à 20h26

La récréation neigeuse se termine à Raqqa. Exceptionnelle pour un début décembre, la vague qui a couvert de blanc tout le Moyen-Orient a apporté un répit inespéré à la ville du nord-est syrien, soumise pendant les jours précédents à des bombardements meurtriers qui ont fait une quarantaine de morts. Les avions du régime ne pouvaient plus voler, ni ses missiles balistiques être tirés contre la population. La tension qui montait entre les groupes armés rivaux, qui se disputent le contrôle de la ville, est retombée. Même les extrémistes de l’Etat islamique d’Irak et du Levant, émanation d’Al-Qaeda, qui exercent leur terreur sur les activistes sont devenus moins visibles.

Comme d'autres habitants de la ville, Oum Nabil se trouve encore chanceuse en imaginant qu'elle a évité le pire. «On venait de faire remplacer les vitres de la cuisine et du séjour où dorment les enfants quand la tempête de neige s'est déclenchée», se réconforte la mère de famille, jointe sur son téléphone portable. Les fenêtres et les baies vitrées de l'appartement du troisième étage avaient été soufflées par l'un des sept raids aériens qui ont visé la ville dans la terrible journée du 7 décembre. «C'était l'apocalypse un obus est tombé devant la boulangerie, à 200 mètres de la maison», soupire-t-elle.

Hommes cagoulés. Relativiser est la clé de survie d'une population trop absorbée par les urgences de ses épreuves quotidiennes pour se plaindre. Raqqa n'en f