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Libération

Turquie : les islamistes en guerre ouverte

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Corruption . L’arrestation de cadres de l’AKP attise le conflit entre Erdogan et la confrérie de Gülen.
publié le 18 décembre 2013 à 21h26

Un conflit aussi implacable qu’inédit oppose le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, le leader de l’AKP au pouvoir depuis novembre 2002, à la très influente confrérie islamiste de Fethullah Gülen, qui fut longtemps son alliée. Cinq hauts responsables de la police ont été démissionnés hier pour leur rôle dans une opération anticorruption sans précédent visant l’AKP.

Pourquoi ce coup de filet ?

L’enquête menée depuis plus d’un an par des magistrats d’Istanbul, dont le procureur Zekeriya Oz, considéré comme proche de la Cemaat (la confrérie de Fethullah Gülen), sans que les services secrets (MIT) et le ministre de la Justice n’en aient eu vent, touche le parti au pouvoir en son cœur et sur son point le plus sensible : la corruption. Un sujet tabou dans les médias, en particulier quand elle touche la famille des grands barons de l’AKP.

Les fils du ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, de celui de l'Economie, Zafer Caglayan, et de son collègue de l'Environnement, Erdogan Bayraktar, ont été placés en garde à vue en même temps qu'une cinquantaine d'autres personnalités, dont Suleyman Aslan, PDG de Halk Bankasi, une importante banque publique, des patrons, des hauts cadres du parti et le maire du très islamiste quartier Fatih d'Istanbul. Ils sont soupçonnés de corruption active, de fraude, de blanchiment d'argent. Le ministre des Affaires européennes, Egemen Bagis, serait aussi éclaboussé dans l'affaire. «Le divorce entr