Une quasi-unanimité s’est instaurée pour se féliciter de l’organisation d’un sommet européen sur la défense, qui se tient, depuis hier, à Bruxelles. Pour une large part, les décisions qui y seront prises sont déjà connues : il s’agit d’arrangements techniques utiles mais de portée politique limitée. Des mesures de décloisonnement des marchés militaires pourraient favoriser le développement de la base industrielle et technologique de la défense européenne. Les efforts de mutualisation et de partage des capacités vont se poursuivre, devenir un peu plus systématiques. Il pourrait être décidé de lancer des programmes communs de recherche duale dans des secteurs prioritaires comme les drones.
Une question politique essentielle sera aussi posée, en particulier à l’initiative de la France, celle de l’emploi des groupements tactiques, détachements multinationaux européens, encore jamais déployés sur un théâtre. Mais les Britanniques, sur lesquels nous comptions depuis le sommet de Lancaster House, ne semblent plus aussi disposés à concrétiser leur engagement de mettre sur pied une force expéditionnaire conjointe franco-britannique. Les contraintes budgétaires se font en effet aussi sentir au Royaume-Uni : depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition des conservateurs et des libéraux, le budget de la défense britannique a été réduit de près de 10%.
Les récentes interventions au Mali et en République centrafricaine, où la France s’est trouvée très esseulée, ont apporté la preuve éclatant