Depuis l'offensive des milices chrétiennes «anti-balaka» contre des musulmans le 5 décembre à Bangui, la Centrafrique est en proie à une flambée de violences interreligieuses, notamment des actions de représailles contre l'ex-rébellion Séléka (au pouvoir). Quinze jours après ces événements qui ont précipité l'intervention militaire française dans le pays, Thomas Curbillon, chef de mission pour Médecins sans frontières à Bangui, dresse un constat inquiétant la situation humanitaire.
Comment MSF agit-elle en Centrafrique depuis la flambée des violences ?
Médecins sans frontières est présent en République centrafricaine depuis 1997 et, suite à l’attaque du 5 décembre, nous avons monté plusieurs projets d’urgence. Par exemple à Bangui, l’hôpital communautaire permet de prendre en charge les blessés de guerre, les opérer si besoin et les hospitaliser. En quinze jours, nous avons pris en charge plus de 400 blessés. Plus de la moitié d’entre eux a été admise aux urgences dans les premiers jours suivant l’attaque, mais depuis le flux de blessés diminue de façon progressive. Cependant, parallèlement à la diminution des admissions, nous constatons une augmentation des blessures par arme blanche (couteaux et machettes), contrairement au début où les blessures par armes à feu étaient importantes. Ce type de blessure laisse des séquelles importantes. En ce qui concerne les pathologies, celles que nous rencontrons sont pour ainsi dire «b