Après quatre heures de route depuis la capitale, le convoi de l’armée française entre au ralenti dans l’enceinte de l’école de Bossembélé, à 150 km au nord de Bangui (Centrafrique). Il n’y a plus classe depuis des mois, mais des dizaines d’enfants jouent dans la cour en terre rouge. A la vue des soldats de l’opération Sangaris, ils se mettent à battre des mains et à chanter de joie.
«C’est notre quart d’heure de gloire
, sourit le capitaine Cédric, du 1
er
RCP (Régiment de chasseurs parachutistes), qui dirige le convoi.
Cela fait du bien.»
Tout est bon à prendre, en effet, pour lui et ses congénères. Car les débuts de l'opération Sangaris en Centrafrique n'ont pas été de tout repos. Ils ont été précédés d'une explosion de violences à Bangui, qui a fait au moins 500 morts, et par le décès de deux soldats du 8e RPIMA de Castres, tués par des inconnus lors d'une patrouille de nuit au tout début du déploiement. Chargés de désarmer les miliciens de la Séléka qui terrorisaient Bangui, les militaires français ont aussi assisté, impuissants, à des scènes de règlements de comptes aveugles. «Je n'avais jamais vu un tel déchaînement de haines, de violence débridée», confie un jeune soldat, qui effectue sa deuxièm