Alors qu’il lui restait six mois à tirer, Mikhaïl Khodorkovski a été gracié par Vladimir Poutine. Moins de vingt-quatre heures après avoir annoncé qu’il avait décidé de libérer l’ex-patron de Ioukos, le président russe a signé le décret. Une heure plus tard, l’ancien oligarque quittait le camp de Carélie, son dernier lieu de réclusion, depuis juin 2011. Celui qui était devenu le prisonnier le plus célèbre de Russie s’est immédiatement envolé en direction de l’Allemagne, pour y retrouver famille et parents. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a, selon Berlin, joué un rôle clé dans cette libération.
Mikhaïl Borissovitch Khodorkovski - «MBK» pour ses partisans - est libre après avoir passé dix ans derrière les barreaux. Les circonstances de cette libération demeurent mystérieuses. De fait, depuis qu'il est tombé dans l'engrenage de la justice russe, il s'est battu pour prouver son innocence. Ses avocats ont déclaré à plusieurs reprises qu'il ne solliciterait jamais le Président pour être gracié car, pour le pouvoir en place, cela supposerait qu'il reconnaisse sa culpabilité. Quand la nouvelle est tombée, jeudi après-midi, l'attaché de presse de Poutine, Dmitri Peskov, a lourdement insisté sur le fait que Khodorkovski avait enfin reconnu sa faute. Mais dans un bref communiqué publié vendredi soir, ce dernier a bien précisé que «la question de la reconnaissance de la culpabilité n'a pas été soulevée». De son côté, Poutine a invoqué un