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Libération

L'Espagne va restreindre le droit à l'avortement

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L'IVG ne sera désormais autorisée qu'en cas de «grave danger» pour la femme enceinte ou de viol, détaille le projet de loi. Les féministes et la gauche dénoncent un retour 30 ans en arrière.
Le ministre espagnol de la Justice, Alberto Ruiz-Gallard, la vice-Premier ministre Soraya Saenz de Santamaria et la ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale Fatima Banez annoncent que le gouvernement espagnol a adopté le projet de loi limitant l'avortement, le 20 décembre 2013. (Dani Pozo. AFP)
par AFP
publié le 20 décembre 2013 à 16h56

Promesse de campagne en 2011 du chef conservateur espagnol Mariano Rajoy mais retardé depuis, le projet de loi limitant fortement l'avortement a été approuvé vendredi par le gouvernement, face aux féministes et la gauche qui dénoncent un «retour en arrière de 30 ans». Ce texte annule de fait la loi de 2010 qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus, une loi qui était, avec le mariage homosexuel, l'une des réformes phares de l'ex-gouvernement socialiste.

La réforme revient au système de 1985 et prévoit une autorisation d’avortement uniquement dans deux cas très précis, a expliqué le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, à l’issue du Conseil des ministres :

  • Que l'avortement soit «nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme» ;
  • Que la grossesse soit «une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme».

En cas de viol, il faudra que la femme ait précédemment déposé plainte. Et il faudra un rapport de deux médecins différents pour que la malformation du foetus puisse être invoquée comme raison de l’IVG, a affirmé le ministre. Le texte impose aussi une autorisation parentale pour les mineures.

 Pacte pour le droit à l'IVG

Les associations féministes et de gauche ont déjà sonné la mobilisation en dépit des fêtes de Noël, sachant que le projet de loi a toutes les chances d'être ensuite voté au parlement, le Parti populaire (droite au pouvoir) y disposant de la majorité absolue depuis les élections de novembre 2011. Et la numéro de