Menu
Libération

Face au scandale de corruption qui s’abat sur l’AKP, Erdogan fulmine

Article réservé aux abonnés
publié le 22 décembre 2013 à 20h56

«Partout des pots de vin, partout de la corruption», scandaient samedi soir des milliers de supporteurs à Istanbul. Le même slogan fut repris hier lors d'une grande manifestation à Kadiköy, sur la rive asiatique. A moins de quatre mois d'élections municipales cruciales, l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, est déstabilisé par une vaste enquête anticorruption visant des proches du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui a mené à l'inculpation de 19 hauts cadres du parti, d'hommes d'affaires, ainsi que de Baris Güler et Kaan Çaglayan, respectivement fils des ministres de l'Intérieur et de l'Economie. Tous sont accusés de corruption et d'association de malfaiteur. Les uns pour un trafic d'or et de devises avec l'Iran. Les autres pour des pots de vin dans des marchés publics immobiliers.

Quelque 4,5 millions de dollars (environ 3,3 millions d'euros) en espèce ont ainsi été trouvés dans des boîtes de chaussure au domicile du PDG de la banque publique Halk Bankasi. «C'était de l'argent de dons en vue de construire une école coranique en Macédoine», a déclaré son avocat. Des millions de livres turques, de dollars et d'euros ont aussi été saisis dans la maison du fils du ministre de l'Intérieur. Egemen Bagis, ministre des Affaires européennes, est également éclaboussé. Face à ce scandale d'une ampleur sans précédent et cette enquête menée par des magistrats proches de la puissante confrérie islamiste de Fethullah Gülen - désormais en lutte