Vers 10h30, ce lundi, un Rafale de l’armée française a effectué plusieurs passes au-dessus de Bossangoa, dont un vol en rase-mottes.
«Une façon de dire qu’il ne vaut mieux pas nous emmerder et d’avoir une vue panoramique de ce qui se passe tout autour de la ville»,
décrypte un soldat de l’opération Sangaris. Car la tension demeure très vive dans cette ville du nord-ouest de la Centrafrique, à 300 km au nord de Bangui, au lendemain des incidents sanglants qui ont opposé une foule de jeunes chrétiens, appelés communément «anti-balaka» (anti-machettes, en sango, la langue dominante en Centrafrique), aux soldats congolais de la force panafricaine Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Ce matin, selon des sources concordantes, on dénombrait cinq morts: quatre civils et un soldat congolais. Des événements qui compliquent l’entreprise de réconciliation entre musulmans et chrétiens
[ tout juste amorcée par les militaires français et congolais à Bossangoa ]
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En dehors de ce bilan provisoire (on ignore à ce stade le nombre de blessés), il reste difficile d'établir le déroulement exact des faits tant les versions divergent. Interrogé par Libération, le chef du détachement congolais déployé à Bossangoa, le capitaine Hermann, assure que tout a démarré quand ses hommes ont barré la route à une foule surexcitée, «armée de bâtons et de grenades», qui voulait se rendre à l'hôpital de la ville pour «tuer des malades musulmans».
Vers 17h30, des coups de feu ont claqué dans le ciel de Bossangoa durant de longues min