«Hypocrite», «intégriste», «sinistre», «rance», «violent», «patriarcal», «dogmatique»… La liste des qualificatifs employés par les associations féministes pour fustiger le projet de loi du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy est interminable - une réforme qui, en vertu de la majorité absolue du Parti populaire (PP, droite) au Parlement, ne laisse pas de doute quant à sa prochaine approbation définitive. La Fédération d'associations de santé publique a été jusqu'à le juger «sadique». Selon l'institut de sondage Metroscopia, 53% des Espagnols appuient l'actuelle législation progressiste, contre 37% favorables au projet du PP. Seule une modification annoncée dans ce projet est favorablement accueillie par l'opinion : celle prévoyant que les moins de 18 ans devront désormais disposer d'une autorisation parentale signée avant de pouvoir prétendre à une opération. Dans l'arène politique aussi, le PP est isolé. Depuis son arrivée au pouvoir, en décembre 2011, jamais une initiative législative n'avait provoqué une levée de boucliers aussi compacte : tous les autres partis politiques s'opposent catégoriquement à ce texte, qui ramène l'Espagne trente ans en arrière, plus précisément en 1985, date de la précédente législation approuvée par la droite. Laquelle n'était elle-même pas aussi drastique et restrictive. Des manifestations monstres sont prévues dans les semaines à venir.
À la traîne. Avec ce projet, qui se faisait at