A la veille des fêtes de fin d’année, deux controverses portant sur la couleur de peau des protagonistes de ces célébrations populaires ont, de part et d’autre de l’Atlantique, réveillé les passions autour de la question raciale.
L’une, aux Pays-Bas, met en cause Zwarte Piet, l’indispensable assistant de Sinter-klaas, qui apporte les cadeaux aux enfants le 5 décembre. L’autre, aux Etats-Unis, concerne Santa Claus, forme américanisée du précédent, qui se livre à la même activité le 25 décembre. Le premier est noir, le second blanc - et c’est bien là que réside le problème.
Dans les manifestations publiques néerlandaises de la Saint-Nicolas, Zwarte Piet est représenté comme un personnage au visage grimé de noir et aux épaisses lèvres peintes en rouge, vêtu d'un costume de page évoquant celui des serviteurs maures de la Renaissance, portant parfois de larges boucles d'oreilles. Probable héritier d'une figure démoniaque présente dans diverses traditions germaniques, il n'a pris le nom et les traits qu'on lui connaît que dans la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque le diable enchaîné par son maître est devenu un homme noir aux cheveux crépus, simplet et comique, chargé de vérifier la bonne conduite des enfants au cours de l'année écoulée et d'assurer la distribution des présents. Durant les dernières décennies, la dimension raciale a été atténuée - ou plutôt, soulignée - par l'artifice de la couleur noire étalée sur le visage, généralement blanc.
Malgré les tentatives d