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Libération
EDITORIAL

Failli

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publié le 25 décembre 2013 à 20h46

Depuis son indépendance toute formelle en 1960, l’armée française n’a jamais quitté la Centrafrique. Sangaris serait la onzième intervention en quarante-cinq ans de l’ancien colonisateur. Pendant ce temps, la Centrafrique grande comme la France et la Belgique réunies ainsi que ses 5 millions d’habitants sont toujours aussi pauvres. Le pays est sans routes, sans écoles, sans hôpitaux, sans armée, sans gouvernement ni administration. Un pays failli pillé par ses présidents dont le pittoresque empereur Bokassa, habillé par Cardin, payé par Kadhafi et copain de chasse de Giscard.

C’est dans ce pays que François Hollande a décidé d’engager une nouvelle fois l’armée française, dûment et justement mandatée par l’ONU pour mettre fin aux exactions des milices. Pour la première fois dans la courte histoire de ce pays, cette guerre civile prend un caractère religieux entre une population majoritairement chrétienne et sa petite minorité musulmane, la confession de nombre des rebelles séléka.

Dans ce combat, la France se retrouve dangereusement seule, abandonnée par ses alliés européens. Les forces africaines sont déficientes ou parties du conflit, comme les Tchadiens d'Idris Déby, sinistre dictateur et allié de circonstance de Paris. François Hollande promettait une «opération rapide» et était «sûr de son succès». A voir.

Les violences de Bangui, les manifestations antifrançaises, le rôle trouble de l’armée tchadienne annoncent des lendemains qui déchantent. Pour la Franc