Alors que des échanges de tirs ont redoublé hier dans plusieurs quartiers de Bangui, provoquant de nouveaux déplacements de population, les forces françaises de l’opération «Sangaris» ont pris position, dans l’après-midi, devant l’aéroport de la capitale. Le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans une crise où les Français se retrouvent en première ligne.
La situation est-elle en train d’échapper à tout contrôle à Bangui ?
Au nombre de 1 600 à ce jour en Centrafrique, les soldats de Sangaris patrouillent jour et nuit dans Bangui (lire page 4) aux côtés des quelque 4 000 militaires africains de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), agissant sous mandat de l'ONU. Leur objectif : enrayer la spirale de la violence enclenchée depuis le 5 décembre et désarmer les combattants locaux. Pourtant, les affrontements se poursuivent, voire s'intensifient dans certains quartiers de la ville, comme hier dans les secteurs nord.
Cantonnés depuis plusieurs jours, les ex-rebelles de la Séléka disposent toujours de leurs armes lourdes. Sous-équipés, leurs adversaires rangés communément sous la bannière des «anti-balaka» (anti-machettes, en sango) ont l'avantage du nombre à Bangui (lire page 6). Estimés à plusieurs dizaines de milliers, ils comptent dans leurs rangs des milices d'autodéfense formées en brousse et qui ont rallié la capitale le 5 décembre, prenant de vitesse le déploiement français. Parmi eux figuren