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Libération
Merci de l'avoir posée

Comment 2 millions d'âmes de soldats japonais tourmentent Pékin et Séoul

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La visite ce jeudi de Shinzo Abe au sanctuaire de Yasukuni, à Tokyo, choque les pays voisins, qui y voient un hommage au passé militariste nippon.
Shinzo Abe (au centre) lors de sa visite au sanctuaire de Yasukuni, emmenée par un prêtre shinto. (Photo Toru Hanai. Reuters)
publié le 26 décembre 2013 à 11h52

Il aura suffi d'une brève visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe, jeudi matin au sanctuaire de Yasukuni, pour fortement raviver les tensions déjà aiguës entre Tokyo et ses voisins asiatiques, en premier lieu la Chine et la Corée du Sud. En quoi ce site est-il si sensible pour du point de vue de Pékin et Séoul, et pourquoi Shinzo Abe s'y est-il rendu, ce qu'aucun chef du gouvernement n'avait fait depuis 2006 ?

Yasukuni est un sanctuaire shintoïste - l'une des deux grandes religions au Japon avec le bouddhisme - situé au cœur de Tokyo, à quelques dizaines de mètres de la mythique salle de concert du Budokan. Le bâtiment, entouré d'arbres et de portiques traditionnels, est censé abriter les âmes des soldats japonais morts durant les guerres successives menées par le Japon entre la fin du XIXe siècle et 1945, soit de la guerre civile de Boshin (1867-1869) à la guerre du Pacifique (1941-1945).

14 criminels de guerre condamnés

Le sanctuaire indique ainsi honorer au total la mémoire de plus de 2 466 000 âmes, en grande partie des soldats mais aussi des civils tués durant les conflits. Ce qui pose problème, c'est la présence dans cette longue liste de 14 criminels de guerre condamnés à l'issue du second conflit mondial, au premie