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Libération
Reportage

A Bangui, «aucune disposition n’a été prise pour prévenir d’éventuels dérapages»

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Des échanges de tir ont eu lieu cette nuit dans le centre-ville de la capitale centrafricaine. Jeudi, les affrontrements ont fait une quarantaine de morts.
Des soldats français protègent des civils musulmans des militants anti-balaka, jeudi 27 décembre à Bangui. (Photo Miche Medina. AFP)
publié le 27 décembre 2013 à 11h08

Le centre-ville de Bangui s'est réveillé groggy, ce vendredi matin, au lendemain d'échanges de tirs nourris qui ont semé la confusion la veille au soir dans ce secteur. Vers 22 heures, des tirs d'armes légères, mais aussi quelques bruits sourds d'armes lourdes, ont retenti dans l'obscurité. Jusqu'à présent, les violences avaient surtout touché des quartiers périphériques de la capitale, notamment dans les secteurs nord, où l'armée française poursuivait ce matin une opération de quadrillage et de recherche d'armes.
Les représentants de la communauté internationale ont reçu des consignes d'extrême prudence dans leurs déplacements. «Je suis coincé à l'hôtel, je ne sais pas encore quand je vais rejoindre mon bureau», expliquait ainsi, en début de matinée, un responsable civil de la force africaine déployée en Centrafrique. «Cela faisait plusieurs jours qu'on avait des rumeurs de bruits de bottes dans le centre, confie un haut fonctionnaire étranger, et pourtant aucune disposition n'a été prise pour prévenir d'éventuels dérapages.»

Guérilla urbaine

Qui a tiré hier soir en plein centre-ville ? Ce matin, la confusion demeurait à ce sujet, même si plusieurs sources évoquent des affrontements entre les soldats congolais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et des éléments armés appartenant à l’ex-Séléka. Censée être cantonnée depuis le début de l’opération Sangaris, celle-ci paraît de moins en moins encline à respecter les règles fixées par