Le Conseil des ministres espagnol a approuvé, vendredi 20 décembre, le projet de réforme qui substitue au droit à l'avortement une «loi organique de protection de la vie du fœtus et des droits des femmes enceintes».
A travers ce recul majeur du droit des femmes dans un pays que l’on croyait exemplaire en la matière, c’est la capacité de l’Europe à assurer la protection du droit des femmes de l’Union européenne qui est remise en cause.
Le fait qu'aucun texte européen contraignant touchant aux droits fondamentaux de la personne, et notamment «la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne» (7 décembre 2000), ne fasse référence à l'avortement en tant que droit, signifie que l'accès à cet acte doit être considéré comme une simple question de santé relevant de la responsabilité des Etats selon le principe de subsidiarité.
C’est l’une des explications de l’échec récent d’une initiative de l’eurodéputée Edite Estrela recommandant l’harmonisation, dans un sens progressiste, des législations européennes dans ce domaine (1). L’autre explication étant le pouvoir d’influence des lobbys conservateurs porte-parole des thèses des Eglises.
Nous payons aujourd'hui les défaites accumulées depuis la conférence des Nations unies du Caire en 1994 sur «population et développement». Une coalition hétéroclite, composée des régimes les plus réactionnaires parmi lesquels l'Iran, l'Arabie Saoudite, le Soudan, la Libye… mobilisée et pilotée par le Vatican, avait alors ré