Le scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a provoqué mardi une nouvelle défection dans le camp du pouvoir, alors que les inquiétudes persistent sur son impact économique malgré les assurances du gouvernement. Deux semaines après le coup d'envoi de l'opération judiciaire qui fait tanguer le sommet de l'Etat turc, le député Hasan Hami Yildirim a claqué la porte du Parti de la justice et du développement (AKP) pour dénoncer des tentatives d'intimidation sur la justice et la police. «La pression sur le procureur Muammer Akkas est inacceptable. Cette pression ne peut pas être considérée comme légitime dans un Etat de droit», a déclaré M. Yildirim sur son compte Twitter.
Dans une sortie publique inédite, ce magistrat a révélé la semaine dernière que la police judiciaire avait refusé d’exécuter les mandats d’arrêt qu’il avait délivrés contre une nouvelle charrette d’une trentaine d’hommes d’affaires et d’élus, tous réputés proches du pouvoir, avant d’être dessaisi du dossier. Depuis le début du scandale, qui a provoqué la démission de trois ministres et un large remaniement ministériel, le gouvernement a purgé la haute hiérarchie de la police de plusieurs dizaines de ses hauts gradés, et nommé de nouveaux procureurs.
A trois mois des élections municipales, la tempête politico-judiciaire provoquée par cette affaire a déjà entraîné le départ de cinq députés de l’AKP, dont deux anciens ministres. Si elle ne remet pas en cause la majo