C'est désormais un secret de polichinelle. Les jeunes musulmans britanniques, de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des jihadistes syriens, se voient retirer leur nationalité. D'après un ancien membre du ministère des Affaires étrangères britannique, «il y aurait actuellement entre 40 et 240 Britanniques impliqués dans le conflit. Problème : nous ne réagissons pas assez rapidement pour les priver de leur nationalité». Une seule autorité a le pouvoir de prendre une telle décision : Theresa May, la ministre de l'Intérieur britannique.
Transparence. Les critères sont stricts : il faut que la présence d'un individu sur le territoire porte atteinte à l'intérêt public ou que la nationalité ait été obtenue de façon frauduleuse. Selon les chiffres compilés par le Bureau of Investigative Journalism (BIJ), 37 binationaux se sont vu retirer leur nationalité britannique depuis l'entrée en fonction de Theresa May, en mai 2010, dont 20 pour la seule année 2013.
Jusqu'à présent, le gouvernement a toujours refusé de communiquer sur ces chiffres. De son côté, le ministère de l'Intérieur rappelle simplement que «la citoyenneté est un privilège qui pourrait être retiré si le cas se justifiait, et pas un droit». Une seule explication est apportée par un ancien haut responsable du ministère des Affaires étrangères britannique interrogé par le BIJ. Selon lui, «cette hausse est essentiellement motivée par la guerre en Syrie».
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