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Libération

Le camp de l’aéroport de Bangui livré à lui-même

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Médecins sans frontières, seule ONG présente à Bangui, quitte la zone pour des raisons de sécurité.
Les vivres, l'eau, la place manquent. La tension dans le camp est permanente. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 3 janvier 2014 à 21h06

Nouveau signe de la détérioration de la situation à Bangui, Médecins sans frontières (MSF), la principale ONG médicale dans la ville, a décidé jeudi de «considérablement réduire ses activités» dans l'aéroport de la capitale centrafricaine. Sécurisée par les soldats français et ceux de la force africaine Misca, la zone aéroportuaire est devenue avec la montée des violences le point de ralliement des habitants en quête de refuge. Les abords se sont transformés en un vaste camp de réfugiés à ciel ouvert, où s'entassent dans une totale désorganisation près d'une centaine de milliers de personnes, en majorité chrétiennes.

Les conditions sanitaires sont désastreuses et la tension s’est accrue ces derniers jours avec des rumeurs d’infiltrations d’ex-rebelles de la Séléka. L’équipe de MSF, seule sur place, y dispensait depuis un mois en moyenne 500 consultations par jour (pédiatrie, petite chirurgie, accouchements, etc.). L’ONG alerte depuis des semaines sur la situation du camp : pas d’abri contre la pluie ni de moustiquaire contre les insectes porteurs de paludisme, points d’eau et latrines en nombre très insuffisant…

«Dépassés». «En début de semaine, la situation est devenue extrêmement tendue, explique Lindis Hurum, coordinatrice de MSF sur place. Des tirs ont éclaté à l'intérieur même du camp. On a été dépassés par l'afflux de blessés, et trois enfants ont été tués par balle. Dans ces conditions, on ne pouvait plus trava