Pratiquement toutes les armées du monde se réservent le droit de choisir les images qu'elles diffusent, et l'«armée populaire de libération» chinoise (APL) ne fait pas exception. La différence, en Chine, c'est que la chose militaire est un outil de propagande patriotique de plus en plus employé. Les photographies officielles regroupées dans le diaporama L'armée chinoise se donne en spectacle incarnent l'image que l'APL souhaite donner d'elle-même.
Ces dernières semaines, la télévision a consacré de nombreux programmes dédiés à ses sous-marins nucléaires, décrits par l'agence Chine nouvelle comme «des forces mystérieuses qui déclenchent l'éclair de l'orage depuis les profondeurs abyssales […] et qui telle une massue hérissée de pointes fait trembler ses adversaires». Les forces armées chinoises, dont le budget ne cesse de croître depuis trente ans, se sont considérablement modernisées, en grande partie grâce à des achats et des apports technologiques russes. Ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne ne peuvent vendre d'armements à Pékin, en raison d'un embargo imposé après la répression dans le sang du mouvement démocratique de 1989.
Deux chefs à chaque niveau de commandement
La grande particularité de l'Armée populaire de libération est qu'elle ne répond pas aux ordres du gouvernement chinois, mais à ceux du Parti communiste. L'autre particularité est qu'à chaque niveau de commandemen