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Libération
Reportage

Au Mali, l’amer monte

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La tolérance de la France envers les Touaregs à Kidal agace.
publié le 5 janvier 2014 à 21h46

Dans les rues empoussiérées de Bamako, on ne va pas jusqu’à gratter les autocollants de François Hollande posés à l’arrière des deux-roues il y a bientôt un an. Mais ils ne se vendent plus. Aussi reconnaissants soient-ils envers la France pour l’intervention du 11 janvier 2013, les Maliens ressentent aujourd’hui certains effets secondaires de la mission Serval dont ils se seraient bien passés. Entre autres, l’humiliation.

Lentement, la France est passée du statut de sauveur à celui de cheval de Troie d'intérêts particuliers peu soucieux de l'intégrité territoriale du pays. Les Maliens ne s'expliquent toujours pas pourquoi, malgré Serval, la région de Kidal reste un bout de désert hors limite où les ministres maliens sont empêchés d'atterrir par des civils favorables aux rebelles touaregs du MNLA, dont la propagande est relayée dans les médias français. Par ailleurs, en juillet, l'annonce par Hollande qu'il serait «intraitable» sur la date de l'élection présidentielle a été perçue dans les milieux intellectuels comme le signe d'un néocolonialisme.

Face à ces inquiétudes et à la position du président malien jugée trop «docile», des initiatives disparates sont nées et la grogne monte. «Nous ne voulons plus d'une France qui favorise le MNLA et qui souhaite une quelconque partition pour le Mali», dénonce Mohamed Dramé, membre du «groupe anti-MNLA» créé via les réseaux sociaux. «Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, Kidal est occupé aujourd'hui par l