Des grévistes tués par balles, des bonzes battus à la matraque, des manifestations interdites et réprimées, les leaders de l'opposition convoqués par la justice, etc. La spirale de la violence et de la répression semble sans limite dans un Cambodge en plein tumulte. Les événements des derniers jours indiquent que le royaume traverse l'une de ses plus graves crises politiques, si ce n'est une crise de régime. Alors que le «pays du sourire» s'apprête à célébrer demain le 35e anniversaire de la chute des Khmers rouges, le pouvoir de l'autoritaire Premier ministre Hun Sen, en place depuis 1985, est de plus en plus contesté. Les forces de sécurité ont été déployées massivement, témoignant de la fébrilité d'un régime sur les nerfs.
Gros bras. Ainsi, samedi, au lendemain de la répression d'une manifestation d'ouvriers du textile qui a fait au moins trois morts, la police, l'armée et des gros bras en civil ont investi le parc de la Démocratie. Dans ce parc situé au cœur de Phnom Penh, où l'opposition se rassemble pour réclamer de nouvelles élections, les militants du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) ont été dispersés à coups de barre de fer. Puis, le gouverneur de la capitale, Pa Socheatvong, a interdit tout rassemblement «à partir du 4 janvier et jusqu'à ce que la situation et l'ordre public reviennent à la normale». Ce, alors que le premier parti d'opposition se préparait à trois jours de manifestations.
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