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Libération
Reportage

Centrafrique : de la fuite dans les idées

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Les ambassades africaines de Bangui organisent le rapatriement de milliers de personnes qui craignent pour leur vie en dépit de l’opération française, jugée vaine.
A l'aéroport de Bangui, vendredi, des Nigériens attendent le départ de leur avion. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 5 janvier 2014 à 21h46

Devant les ambassades ou les consulats des pays africains de Bangui, des centaines de ressortissants affluent depuis plusieurs jours au rythme des charters qui leur permettront de rentrer chez eux. Jamais un tel exode de nationaux africains n’avait été enregistré si peu de temps après une intervention militaire internationale sur le continent. Pour l’instant, l’opération Sangaris et ses 1 600 militaires français n’ont pas réussi à apaiser la peur qui règne sur la capitale centrafricaine. Bien au contraire, puisqu’on compte désormais un millier de morts depuis le 5 décembre et plus d’un million de déplacés dans ce pays en plein chaos.

Ce matin-là, Samuel patiente seul devant l'ambassade du Cameroun. Il est venu en taxi de l'immense camp de déplacés qui jouxte l'aéroport de Bangui, où s'entassent plus de 100 000 personnes désespérées et affamées. Samuel y vivait depuis le pillage de sa maison. «Notre seul choix, c'est de vite quitter ce pays», explique-t-il, exprimant le sentiment de beaucoup d'Africains qui ont longtemps vécu en Centrafrique.

D’autres abandonnent ce qui est leur pays natal : Achetou est Centrafricaine, comme ses parents, mais d’origine malienne. L’école où elle travaillait est fermée, sa maison a été pillée, alors elle veut désormais rejoindre le pays de ses aïeux et patiente depuis cinq jours devant le consulat du Sénégal. Beaucoup de ressortissants maliens tentent de fuir via un vol pour Dakar : ils seraient près de 2 000 à espérer obtenir un aller s