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Libération

Les alliés encombrants de la France en Afrique

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Les opposants en exil redoutent le retour en grâce des dictateurs «partenaires» des interventions.
publié le 5 janvier 2014 à 21h46

C’était le 11 janvier 2013 : ce jour-là, il y a presque un an, François Hollande endossait l’uniforme du chef de guerre et lançait l’opération Serval à l’assaut des jihadistes du Nord-Mali. Or ce même jour, à Libreville au Gabon, les chefs d’Etat d’Afrique centrale forçaient celui qui était encore président de la Centrafrique, François Bozizé, à signer un accord avec une alliance de groupes rebelles qui menaçaient son pouvoir. Cet accord, qui va vite capoter, ouvrait en réalité la voie au départ de Bozizé et à l’arrivée au pouvoir de la Séléka, cette «alliance» (en sango) qui cherchait à le détrôner.

Résultat, un an plus tard, la France est toujours au Mali mais également en Centrafrique, où elle peine à rétablir une situation chaotique. Un demi-siècle après les indépendances, il s'agit de sa cinquantième intervention dans son ancien pré carré. Un triste bilan qui, pour certains Africains, présente avant tout une singulière continuité. «C'est toujours le réflexe de l'ancienne puissance coloniale ! C'est toujours la France qui protège ses intérêts», s'exclamait vendredi soir un opposant tchadien lors d'une réunion à la Maison de l'Afrique à Paris.

Schizophrénie. Au cœur du quartier latin, ce soir-là, des opposants et représentants de sociétés civiles souvent plus audibles à Paris que dans leurs pays d'origine s'efforçaient d'analyser les conséquences de ces interventions françaises. Avec parfois une schizophrénie assumée. «Cinq