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Analyse

Syrie : otages, trésors de guerre

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La France tâche de s’en tenir à sa nouvelle doctrine, le refus de payer toute rançon.
Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres ont été libérés en avril. (Photos AFP, Chris Huby, Haytham Pictures, Janine Haidar.)
publié le 5 janvier 2014 à 21h16
(mis à jour le 6 janvier 2014 à 10h09)

De passage à Tripoli (nord du Liban), Abou Jamal, un commandant rebelle syrien, proposait en octobre à quelques journalistes de les emmener de l'autre côté de la frontière. Frère du chef de la katiba (brigade) Ibad al-Rahman, une unité islamiste proche du Front al-Nusra (radicaux se réclamant d'al-Qaeda) qui opère dans la région de Homs, il s'engageait à les protéger contre un kidnapping. Il a tenu sa promesse : Paul, un photographe franco-libanais, est revenu sain et sauf. Mais il ne refera pas le voyage de sitôt : «Dès qu'on s'est trouvés de l'autre côté, d'autres katibas rebelles de la région ont envoyé des combattants pour savoir qui on était et évaluer comment nous enlever.» Sans la présence d'Abou Jamal et de ses hommes, c'était chose faite, ajoute-t-il, précisant qu'il a regagné le Liban dès le lendemain.

Au départ, c'était surtout le nord de la Syrie, où pullulent les groupes islamistes radicaux, qui était à haut risque pour les Occidentaux, journalistes et humanitaires. A présent, c'est tout le territoire qui l'est devenu. Les groupes qui kidnappent ne sont d'ailleurs pas seulement islamistes. A ce sujet, le témoignage du journaliste italien Domenico Quirico, de la Stampa, retenu en otage pendant cinq mois, puis libéré en septembre, est très précieux. Il explique que le chef des ravisseurs, «un soi-disant émir» se faisant appeler Abou Omar, «a formé sa brigade en recrutant des gens du coin, plus bandits qu'islamistes ou révolut