Menu
Libération
Analyse

Bangladesh : la violence maîtresse des urnes à Dacca

Article réservé aux abonnés
Une vingtaine de personnes sont mortes lors des législatives boycottées par l’opposition.
5 janvier. Des militants du parti Jamaat-e-Islami et du Parti nationaliste du Bangladesh attaquent à Rajshahi (nord-ouest) un militant de la Ligue Awami, au pouvoir, qui a remporté comme prévu les élections législatives dans ce pays. (Photo Stringer Bangladesh. Reuters)
publié le 6 janvier 2014 à 21h36
(mis à jour le 7 janvier 2014 à 12h38)

Le scrutin législatif de dimanche n’a fait qu’aggraver la crise au Bangladesh, avec une vingtaine de morts dans des violences politiques en vingt-quatre heures et des centaines de bureaux de vote attaqués. Si la Première ministre, Sheikh Hasina, a renforcé sa majorité, elle a surtout affaibli son pouvoir, cette victoire étant dénuée de toute légitimité dans un scrutin boycotté par l’opposition.

Au niveau des résultats, marqués par une forte abstention, aucune surprise : la Ligue Awami au pouvoir conserve ses 127 sièges, pour lesquels l’opposition ne présentait aucun candidat. Elle entendait protester contre le refus de l’exécutif sortant de céder la place à un gouvernement neutre afin de garantir la fiabilité du scrutin, comme le veut la tradition. La Ligue gagne en plus 105 sièges, ce qui lui assure une majorité de plus des deux tiers. Mais pour quoi faire ?

Escalade. Le Parti nationaliste (BNP, opposition) poursuivant ses appels à la grève générale, les violences, qui ont fait au moins 100 morts dans les semaines avant le scrutin, se poursuivent - on dénombrait sept nouveaux décès hier, selon l'agence Reuters. Et l'économie du deuxième exportateur de textile dans le monde, jusqu'ici boostée par une croissance annuelle de 6%, s'en trouve diminuée.

Le Bangladesh est certes habitué aux heurts depuis son indépendance sanglante en 1971, mais nul ne peut prédire les conséquences de l’escalade en cours. D’un côté, les partisans du blocage généra