Leur premier réflexe, dès qu'ils ont entendu lundi la nouvelle de la libération de 50 détenus aux mains de Daech (acronyme arabe de l'EIIL, l'Etat islamique d'Irak et du Levant), a été de sortir sur le balcon de leur appartement de Raqqa. Les parents de Mohamad Nour suivis du petit frère du jeune cameraman de 22 ans détenu depuis le mois de juillet espéraient voir leur fils arriver à la maison. «On venait de m'apprendre par téléphone que Nour n'était pas du lot. Mon cousin germain non plus», raconte, la voix brisée, Ahmad, le frère aîné du détenu, joint par Skype, qui a tenté de rassurer sa vieille mère : «"Encore un peu de patience, maman", je lui ai dit, en la ramenant dans le salon.»
Trois heures d'attente interminable se sont écoulées entre l'annonce de la prise, par les brigades combattantes locales, du bâtiment administratif qui servait de centre de détention au mouvement affilié à Al-Qaeda et la publication de la liste des jeunes effectivement libérés. L'espoir mêlé d'angoisse de voir un fils, un frère ou un ami réapparaître s'est terminé en fête pour cinquante familles, et en une nouvelle déception pour des centaines d'autres. «Mais ce n'est pas fini, la bataille de la libération se poursuit et, à tout instant, d'autres portes de prison vont s'ouvrir», se rassure Ahmad.
«Euphorie». C'était avant que les nouvelles venues d'Alep ne se répandent et fassent remonter la crainte du pire. Là-ba