Pour la troisième journée consécutive, les migrants clandestins sont descendus par milliers hier dans les rues de Tel-Aviv. Soudanais et Erythréens pour la plupart, courant à petites foulées le long des boulevards, criant les slogans «non à la prison», «nous ne sommes pas des criminels». Ils se sont rassemblés dans le parc Lewinsky, dans le sud de la ville pour dénoncer la politique d'immigration israélienne. Ils souhaitent attirer l'attention à la fois sur le refus des autorités d'examiner leurs demandes de statut de réfugiés et sur l'application d'une nouvelle loi qui permet de placer en rétention les immigrants illégaux jusqu'à un an. Quelque 60 000 Africains sont arrivés ces dernières années en Israël après avoir traversé la longue péninsule désertique du Sinaï égyptien. Israël vient de terminer la construction d'une clôture électronique le long de ses 250 kilomètres de frontière, rendant quasiment impossible l'entrée de migrants.
«Infiltrés». «Aucun Soudanais ni Erythréen n'a reçu le statut de réfugié, les autorités les considèrent comme des migrants économiques, des infiltrés. Elles ne prennent même pas la peine de vérifier leurs demandes d'asile», explique Myriam Darmoni, cofondatrice de l'association israélienne Hotline pour les réfugiés. Même s'il leur est interdit d'exercer une activité économique, près de 80% de ces migrants travaillent, principalement dans l'hôtellerie, la restauration ou comme intérimaires d