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Analyse

L’Etat islamique en Irak et au Levant répudié par les rebelles

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Après avoir toléré pendant des mois l’émanation d’Al-Qaeda, une alliance de modérés et de jihadistes est partie à l’assaut des villes sous sa coupe.
publié le 7 janvier 2014 à 21h36

C’est un nouveau front dans le conflit syrien, une guerre dans la guerre aussi inattendue qu’espérée par les révolutionnaires. Depuis vendredi, des groupes rebelles, modérés et islamistes, affrontent l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), une émanation d’Al-Qaeda en Irak. Accusés d’avoir confisqué la lutte contre le régime de Bachar al-Assad au profit de la création d’un califat englobant l’Irak et la Syrie, les jihadistes sont désormais combattus au même titre que les soldats syriens. Preuve du rejet de l’EIIL au sein de la rébellion, le Front al-Nusra, pourtant affilié à Al-Qaeda, a pris part aux combats aux côtés des combattants modérés de l’Armée syrienne libre (ASL).

Particulièrement violents, les affrontements ont fait au moins 274 morts depuis vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Parmi eux figurent des dizaines de prisonniers exécutés par l'EIIL. Le groupe jihadiste a de son côté perdu une centaine d'hommes. Soucieux de «donner la priorité au combat contre le régime», le leader du Front al-Nusra, Mohammad al-Joulani, a appelé hier soir à un cessez-le-feu assorti d'échanges de prisonniers. Rien ne dit qu'il sera suivi, tant l'EIIL a réussi à se faire détester dans ses places fortes du nord de la Syrie.

Exécutions publiques. «Cette guerre n'est que le résultat d'une accumulation d'exactions commises par l'Etat islamique ces derniers mois. Ils ont employé les mêmes méthodes que le régime avan