Après trois années de déboires qui ont durement entamé sa crédibilité, la famille royale a été touchée au cœur hier : le très populaire juge José Castro a mis en examen la fille du chef de l'Etat, l'infante Cristina, pour «fraude fiscale et blanchiment de capitaux». La cadette du roi Juan Carlos sera convoquée le 8 mars au tribunal de Palma de Majorque, aux Baléares. L'infante, âgée de 48 ans, risque six ans de prison pour le délit fiscal, et cinq en ce qui concerne l'évasion de capitaux. Dans les deux cas, si elle devait être condamnée, cela supposerait des amendes considérables, six fois plus importantes que les sommes pour lesquelles elle est soupçonnée.
Sur la liste des scandales dans lesquels se débat la monarchie depuis 2011, celui-ci est certainement le plus grave. Jusqu'ici, jamais un membre direct de la famille royale n'avait officiellement été mis en examen. Il y a trois ans, la justice avait inculpé l'époux de l'infante, l'ancien champion de handball Iñaki Urdangarin, pour avoir détourné -entre 2004 et 2006 - 6,2 millions d'euros d'argent public vers Noos, une fondation qu'il présidait à but prétendument non lucratif. Juan Carlos, et toute la famille royale, n'ont depuis cessé de marteler que l'épouse d'Urdangarin, Cristina, bien que membre de la direction de Noos, «ne savait rien des activités de la fondation».
Or, l'opiniâtre juge José Castro, qui se concentre sur ce dossier depuis un an, est persuadé du contraire. En avril, il avait déjà convoqu