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EDITORIAL

Sud-Soudan : «Il ne faut pas oublier les guerres oubliées»

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Pourquoi «Libération» consacre trois pleines pages à ce pays jeune et méconnu.
Dans un campement de réfugiés à Minkammen, dans l'est du Sud-Soudan, le 8 janvier. (Photo Nichole Sobecki. AFP)
publié le 8 janvier 2014 à 19h56

Lecteur, ne tourne pas la page. Libération traite du Sud-Soudan. Une manchette, un reportage, trois pages sur un pays qui n'a que deux ans, inconnu, oublié, que personne ne peut mettre sur une carte ou au mieux confond avec son voisin hégémonique du nord. Ce choix, nous l'assumons. Un choix qui est aussi une réponse à tous ceux qui accusent la presse de ne suivre que l'écume de l'actualité et les titres des télévisions de news immédiates.

Oui, le Sud-Soudan est un sujet important qui mérite manchette et où Libération a dépêché une journaliste.

Ce pays est le plus pauvre du monde, avec une population largement illettrée. En quelques semaines, la guerre civile dans ce pays déjà saigné par des années de guerre d'indépendance a fait quelques milliers de morts et au moins 200 000 personnes ont été déplacées. Une catastrophe humanitaire tout aussi grave que la Centrafrique. Et le pire est encore à venir si on en croit un rapport de l'ONU qui parlait en 2010 «de violations des droits de l'homme du niveau de l'échelle de Richter». La CIA, la même année, annonçait qu'«un génocide peut très bien arriver au Sud-Soudan dans les cinq ans à venir». Un autre Rwanda ? C'est pourquoi il faut essayer de comprendre ce conflit, né d'une guerre intestine entre deux leaders issus de la rébellion indépendantiste et devenu une lutte à mort entre eth