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Récit

Le Texas refuse de laisser mourir une femme enceinte

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Arguant d'une loi protégeant le fœtus, un hôpital maintient en vie une patiente en état de mort cérébrale contre l'avis de sa famille. L'affaire fait débat.
Dans un hôpital aux Etats-Unis, en décembre 2012. (Photo Brendan Smialowksi. AFP)
publié le 8 janvier 2014 à 17h48

Elle s’appelle Marlise Munoz et son cas cristallise à la fois les débats autour de l’avortement et ceux sur la fin de vie, dans le très conservateur Texas. Le 26 novembre, cette femme de 33 ans, mère d’un petit garçon et enceinte de quatorze semaines, s’est effondrée, victime d’une embolie pulmonaire. A l’hôpital John Peter Smith de Fort Worth, au Texas, les médecins la déclarent en état de mort cérébrale. Un mois et demi plus tard, Marlise Munoz est toujours en soins intensifs, maintenue artificiellement en vie. Les médecins refusent de la «débrancher», contre l’avis de sa famille et contre la volonté que Marlise Munoz avait exprimé.

La jeune femme avait clairement fait savoir à son mari, Erik Munoz, que s'il lui arrivait quelque chose, elle ne voudrait pas d'acharnement thérapeutique. Mais l'hôpital dit se conformer à la loi. Car le Texas est l'un des douze Etats américains qui interdit à quiconque d'«arrêter ou suspendre un traitement de maintien en vie sur une patiente enceinte», et ce quel que soit le stade d'avancement de la grossesse, en vertu d'une loi adoptée en 1989 et amendée en 1999.

Le fœtus de Marlise Munoz est aujourd'hui dans sa vingtième semaine de développement, et son rythme cardiaque est selon les médecins normal. Mais, pour le père de la jeune femme, «ce pauvre fœtus a été soumis au même manque d'oxygène, aux mêmes chocs électriques, aux mêmes pr