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Analyse

Un duel qui vire au conflit ethnique

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La rivalité entre le chef de l’Etat et le vice-président s’est rallumée avec une tentative de «coup d’Etat».
par Patricia Huon, (à Juba)
publié le 8 janvier 2014 à 19h56

Il y a deux ans et demi, après des années de guerre et de nombreux sacrifices, la population sud-soudanaise célébrait une indépendance porteuse d’espoir. Malgré les nombreux défis, elle voulait croire en la promesse de jours meilleurs. La chute n’en est que plus dure. Aujourd’hui, c’est l’avenir du plus jeune Etat du monde qui est en train de se jouer, alors que des affrontements ont lieu depuis trois semaines dans plusieurs villes du pays.

Des pourparlers chapeautés par l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement de l’Afrique de l’Est) sont actuellement en cours à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour tenter de mettre fin aux hostilités et la communauté internationale fait pression pour la signature rapide d’un accord. Mais chaque partie veut fixer des conditions préalables à l’avancée de ces négociations, qui piétinent. Les délégués envoyés par le vice-président déchu Riek Machar - qui mène la rébellion - exigent notamment la libération des anciens ministres emprisonnés et accusés d’avoir tenté de déstabiliser le pays. Une exigence à laquelle s’oppose fermement le président sud-soudanais, Salva Kiir.

La rivalité entre les deux hommes, n’est pas nouvelle. Déjà à l’époque de la guerre contre Khartoum, Riek Machar avait mené une fronde contre le leader charismatique de la rébellion John Garang (décédé en 2005 dans un accident d’hélicoptère), entraînant la mort de plusieurs milliers de personnes.

Dissolution. Depuis son élection à la