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Décryptage

Droits des femmes : les ambivalences de la Constitution tunisienne

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Un article adopté mardi consacre «l'égalité entre citoyens et citoyennes». Mais des craintes demeurent.
Des Tunissoises place du 14-janvier 2011, en septembre 2012. (Photo Zoubeir Souissi. Reuters)
publié le 9 janvier 2014 à 7h21

C'est l'une des dispositions les plus commentées, les plus saluées à l'étranger, de la nouvelle Constitution tunisienne, examinée depuis une semaine à l'assemblée. Mardi, les élus ont approuvé, à la quasi-unanimité, l'article 20 : «Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune.»

Ancienne présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Ahlem Belhaj y voit tout de même «une victoire, car l'égalité est un principe acquis». Avant de nuancer : «On n'a pas obtenu ce qu'on veut, mais on a évité le pire, grâce à la résistance de la société civile.»

Le «pire», selon l'opposition, c'était l'article proposé par les islamistes d'Ennahda. Adopté en commission, pendant l'été 2012, il a vite été retiré, face au tollé. Il avait en effet suscité de fortes craintes, parce qu'il évoquait la «complémentarité» des rôles de l'homme et de la femme au sein de la famille.

Laborieux consensus

Fruit, au final, d'un laborieux consensus, l'article 20 représente un progrès par rapport à la Constitution de 1959, restée muette sur l