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Libération

Djotodia éjecté de son fauteuil présidentiel

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Centrafrique. Depuis N’Djamena, le chef de l’Etat a démissionné. Les Banguissois ont fêté son départ.
publié le 10 janvier 2014 à 21h16

«C'est fini, c'est fini !» A Bangui vendredi, des milliers de Centrafricains sont descendus dans les rues de la capitale, laissant éclater leur joie à l'annonce de la démission du chef de l'Etat. Michel Djotodia, président autoproclamé du pays depuis mars, n'aura finalement pas résisté aux critiques l'accusant de passivité face aux violences des derniers mois.

Influence. Procédé inhabituel, c'est du pays voisin, le Tchad, que la démission a été annoncée, lors d'un sommet régional où tous les députés centrafricains avaient été transportés manu militari jeudi. Les départs de Djotodia et de son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, soulignent ainsi dans l'immédiat l'influence décisive du président tchadien, Idriss Déby, sur les affaires du pays frontalier.

A plusieurs reprises, Michel Djotodia avait signalé qu’il ne s’accrocherait pas à la présidence, sans pour autant se décider à quitter le pays malgré la détérioration brutale de la situation depuis décembre. Arrivé au pouvoir en mars dans les fourgons d’une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka, l’éphémère chef d’Etat d’un pays déliquescent depuis plusieurs années n’a en réalité jamais su ou pu imposer son autorité, ni sur ses troupes ni sur les milices chrétiennes anti-balaka qui ont fait leur apparition en septembre.

L’intervention française officiellement consacrée par le vote d’une résolution de l’ONU le 5 décembre n’a jamais visé à conforter son pouvoir. Au contraire