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Libération
Reportage

Le président Djotodia parti, les musulmans terrés à Bangui

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Dans le quartier de PK5, les habitants n’osent sortir de peur d’être lynchés, la fuite au Bénin du chef de la transition ayant créé un vide politique.
Une voiture transportant les deux fils d'un chef de l'ex-Séléka, dimanche sur le boulevard Barthélemy-Boganda à Bangui. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 12 janvier 2014 à 20h46

Le 4 × 4 qui brûle sur le boulevard Barthélemy-Boganda de Bangui appartenait à deux enfants d'un gradé de la Séléka, le groupe d'ex-rebelles qui a porté au pouvoir l'ancien président de transition centrafricain, Michel Djotodia, démissionnaire depuis vendredi. Autour du brasier, une centaine de jeunes du quartier exultent. Certains reprennent l'hymne centrafricain, la Renaissance, d'autres dansent, quelques-uns miment la prière islamique sous les rires et les applaudissements. Les taxis jaunes qui parviennent à se frayer un chemin sur le boulevard sont inspectés par la foule. «Plus de musulmans ici», préviennent-ils. Il faut justifier de son appartenance à la communauté chrétienne pour espérer poursuivre sa route. Sans cela, le lynchage est promis. Les enfants de l'ancien rebelle de la Séléka doivent la vie à la présence des soldats de la Misca, la mission internationale de soutien à la Centrafrique, positionnés en permanence sur cette artère centrale de la capitale.

Ce week-end, dix personnes sont mortes à Bangui dans différents accrochages selon le dernier bilan de la Croix-Rouge et 57 ont été blessées et admises à l’hôpital communautaire de la capitale centrafricaine. Parmi les tués, six l’ont été dans des attaques à la grenade survenues samedi matin dans le quartier Castor près d’un des plus importants camps de déplacés de la capitale, qui regroupe environ 25 000 personnes.

Pillages. Retranché dans le quartier musulma