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Au Caire, «on ne veut pas de Constitution, on veut du travail»

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Le référendum, qui se tient ces mardi et mercredi, nourrit le scepticisme d’une partie des Egyptiens, qui craignent des manipulations du régime.
Une manifestation au Caire le 8 janvier. (Photo Amr Dalsh. Reuters)
publié le 13 janvier 2014 à 19h36

Dans les rues du Caire, à la veille du référendum constitutionnel qui se tient aujourd’hui et demain, personne ne doutait que le texte, qui ouvre la voie à des élections générales prévues cette année, soit largement approuvé. La quasi-totalité des opposants, Frères musulmans en tête, ont décidé de boycotter l’élection et la campagne s’est déroulée à sens unique. En deux mois, les affiches appelant à voter oui ont envahi la ville, au point de concurrencer les omniprésents posters du général Al-Sissi. Samedi, l’homme fort du régime a encouragé les Egyptiens à voter massivement en faveur du texte, et il a affirmé qu’il se présenterait à la présidentielle si le peuple le lui demandait. Les sondages prédisent entre 70 et 90% d’approbation, un résultat qui devrait donner du poids à la candidature à la fonction suprême de celui qui n’est encore «que» ministre de la Défense et chef des armées.

Équilibre. C'est là que réside tout l'enjeu du scrutin, bien plus que dans le contenu d'une Constitution très inspirée des deux précédentes. L'article 2, qui fait des principes de la charia la source principale du droit, a été conservé, au contraire du controversé article 219, qui conférait des prérogatives politiques à l'université Al-Azhar (qui fait autorité dans l'islam sunnite), ce qui, selon les libéraux, ouvrait la voie à une théocratie. Un équilibre entre le président et le Parlement est établi, mais l'armée conserve une place privilégiée et notammen