Menu
Libération

Centrafrique : nouvelles tueries en catimini

Article réservé aux abonnés
Conflit. Au moins 97 personnes ont péri dans le secteur de Bozoum, au nord-ouest de Bangui.
publié le 13 janvier 2014 à 21h26

Alors qu’un calme précaire règne à Bangui depuis la démission, vendredi, de l’ancien président par intérim Michel Djotodia, la Croix-Rouge locale a donné des nouvelles très alarmantes en provenance de Bozoum, une localité située à plusieurs centaines de kilomètres au nord-ouest de la capitale. Ces dernières semaines, des tueries ont été commises dans ce secteur difficilement accessible, se soldant par la mort de 97 personnes au moins et plusieurs centaines de blessés, selon le président de la Croix-Rouge centrafricaine, le pasteur Antoine Mbaobogo, cité par l’AFP. Les circonstances de ces tueries et l’identité des victimes restaient hier sujettes à caution.

Témoignage. Il semble bien cependant que les exactions des milices d'autodéfense anti-balaka aient succédé sur place à celles des anciens rebelles de la Séléka, provoquant des règlements de compte en cascade entre civils. Pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer, le témoignage (par écrit) du père italien Aurelio Gazzara, une personnalité de Bozoum qui tente depuis des mois de contenir les affrontements intercommunautaires, est précieux. «Vendredi, écrit-il, les Séléka et beaucoup de civils musulmans sont partis en convoi vers Bangui, mais les anti-balaka (dont les Séléka avaient brûlé au moins 700 maisons la veille…) les ont attaqués. Il y a eu des morts et des blessés.» Harcelés, les ex-rebelles de la Séléka pratiquent la politique de la terre brûlée à grande