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Interview

Référendum en Egypte : «Un appel à anéantir les Frères musulmans»

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Un vote sur le projet de Constitution porté par le régime du général Al-Sissi se tient ces mardi et mercredi en Egypte.
Ce mardi matin dans le quartier de la Mounira, au Caire. (Photo Virginie Nguyen Hoang. AFP)
publié le 14 janvier 2014 à 10h39

Les Egyptiens sont appelés à voter ces mardi et mercredi pour ou contre le projet de Constitution, soumis à référendum par le régime du général Al-Sissi. C’est la troisième fois depuis la révolution de janvier 2011 que les Egyptiens sont appelés à voter pour des changements constitutionnels. Le nouveau projet diffère peu des précédents. L’article 2, qui fait des principes de la charia la source principale du droit, a été conservé.

L’éclairage d’Alexis Blouet, doctorant à l’école de droit comparé de l’université Paris 1, spécialiste du processus constitutionnel égyptien.

Dans quelle mesure cette Constitution diffère-t-elle de la précédente ?

Il n’y a pas de révolution juridique. Ce texte s’inscrit dans la continuité du précédent. Sur 247 articles, seulement 44 sont entièrement nouveaux. Formellement et techniquement, cela a été un processus de révision et non l’écriture d’une Constitution inédite. Le changement le plus symbolique est la réduction du caractère islamisant du document de 2014 par rapport à celui de 2012. L’article 2 instituant les principes de la charia comme source principale de la législation est maintenu.

Toutefois, la polémique autour de l’article 219 restreignant les possibilités d’interprétation de la charia et la disposition donnant à l’institution théologique d’Al-Azhar un droit de consultation en la matière ont été supprimés. Cela est explicable par l’équilibre politique du comité de 50 chargé de rédiger le projet de Constitution. Il contenait seulement deux islamistes cette fois-ci alors qu’ils composaient 40% de la commissio