Quel auteur de thrillers aurait imaginé un assassinat aussi complexe dans sa mise en œuvre que celui de Rafic Hariri, le 14 février 2005 à Beyrouth ? Et, alors que le crime apparaissait signé, qui aurait songé à mettre en scène une enquête aussi longue, tortueuse, compliquée, voire impossible, sans cesse ponctuée d’autres meurtres ? Cette enquête, c’est la justice internationale qui l’a menée et, aujourd’hui, neuf ans après les faits, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), réuni à La Haye (Pays-Bas), jugera les quatre auteurs présumés de l’attentat - tous membres du Hezbollah -, qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre libanais, tuant 22 personnes et en blessant 226.
Jours heureux. Ce procès s'ouvre déjà sur un semi-échec : les quatre accusés sont jugés par contumace. Ils ne sont même pas en fuite. Selon la presse libanaise, ils coulent des jours heureux dans la banlieue sud de Beyrouth, sous la protection du parti de Dieu, qui a refusé de les livrer au prétexte que le TSL est un «instrument américano-israélien». Néanmoins, alors que les meurtres de personnalités ont repris au Liban, ce procès est la première tentative pour établir la vérité sur cet attentat qui avait bouleversé une large partie de la population et chamboulé toute la scène proche-orientale - on ne sait toujours pas avec certitude s'il relève d'un kamikaze ou d'une camionnette piégée. Celui-ci avait aussi ouvert une série noire d'assassinats contre des hom