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Au Mexique, passe d’armes entre milices civiles et gouvernement

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L’Etat, dépassé par le pouvoir des groupes d’autodéfense anticartels dans l’ouest du pays, tente difficilement de confisquer les fusils.
Des membres d'une milice civile à un point de contrôle de Mugica, dans l'ouest du Mexique. (Photo Alan Ortega. Reuters)
publié le 15 janvier 2014 à 19h06

Après onze mois de lutte, les civils qui ont pris les armes pour expulser les narcotrafiquants de leurs villages dans l'Etat du Michoacán, dans l'ouest du Mexique (lire Libération du 7 octobre ), se trouvent face à un sérieux dilemme. Doivent-ils déposer les armes ou les brandir encore plus haut ?

La bataille pour Apatzingán a été leur point de rupture : les affrontements des derniers jours entre les groupes d'autodéfense civils et le cartel des Chevaliers templiers autour de cette ville, un des bastions des criminels, ont finalement suscité la réaction du gouvernement. Après avoir laissé ce conflit dégénérer pendant plusieurs mois, des renforts militaires et policiers ont été déployés à l'intérieur et autour d'Apatzingán. Les soldats sont chargés de désarmer les milices populaires mais, dans la confusion des opérations, lundi, ils ont abattu quatre personnes désarmées. Les forces fédérales tolèrent les patrouilles civiles, mais le ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, enjoint les membres des groupes d'autodéfense à «rentrer chez eux et à reprendre leurs activités quotidiennes», promettant que la sécurité sera désormais assurée par les autorités.

Sanguinaire. Cette éternelle promesse non tenue est à l'origine de l'éclosion de la rébellion populaire. Au Michoacán,