Comment débarrasser le centre-ville de Kiev des manifestants qui l’occupent depuis bientôt deux mois ? Et comment empêcher que de tels mouvements ne se reproduisent ? C’est à cette question que le Parlement ukrainien, majoritairement favorable au pouvoir en place, a voulu répondre en adoptant, hier, à la hâte et dans une atmosphère tendue un paquet de lois coercitives. Les textes votés interdisent l’installation de tentes et de tréteaux sur la place publique. Ceux qui outrepasseront ces nouvelles règles pourront être punis de quinze jours de prison.
Quant à ceux qui battront le pavé avec le visage caché par un masque ou un casque, ou ceux qui manifesteront au volant de leur voiture, ils paieront des amendes. La «diffamation» sur Internet sera, elle, sanctionnée par une amende ou des travaux d'intérêt général.
L'opposition a tenté d'empêcher les partisans du président, Viktor Ianoukovitch, de se servir de leur boîtier électronique, forçant le Parlement à voter à main levée. Elle a remis en cause l'application de lois votées en dehors des procédures réglementaires. Ce vote non conventionnel ne devrait que conforter les pro-européens dans leur contestation de Ianoukovitch, qu'ils accusent d'«arbitraire».
La veille, c’est un tribunal de Kiev qui a rendu publique une interdiction de manifester dans le centre de Kiev, jusqu’au 8 mars. Depuis deux jours, c’est donc une véritable machine judiciaire qui s’est mise en branle pour assaillir les opposants, incapables de c