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Libération

A Vienne, Riyad partage Dieu

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Le centre œcuménique du roi Abdallah interroge à la fois l’Occident et les rigoristes saoudiens.
publié le 17 janvier 2014 à 20h36

A Vienne, l’influent roi Abdallah, 89 ans, force ses sujets ultraconservateurs à apprendre à dialoguer avec les autres religions. Depuis qu’il a succédé à son demi-frère Fahd, le vieux souverain, malade, multiplie les initiatives œcuméniques à l’étranger. Il a rencontré le pape Benoît XVI à Madrid en 2007, a mis au point une charte en Espagne en 2008 et ouvert un foyer multiconfessionnel pour la paix à Vienne en 2012. Gros changement de cap dans la politique étrangère donc, mais dans le royaume, par contre, rien ne bouge : on continue d’amputer et de décapiter au nom d’une vision rigoriste de l’islam et les chrétiens n’ont toujours pas droit de cité.

En Autriche, le Centre international du roi Abdallah ben Abdelaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel (Kaiciid) est financé à hauteur de 15 millions d’euros pour les trois premières années. Il a été inauguré avec faste le 26 novembre. Depuis, on voit des Saoudiennes intégralement voilées tchatcher avec des ultraorthodoxes, des cardinaux pourpres de la barrette aux chaussettes, des Iraniens gris souris et des Sikhs enturbannés. Certes, l’ambiance de tour de Babel est plus à la courtoisie mielleuse qu’aux débats à bâtons rompus. Mais, fait sans précédent, le projet, élaboré en coopération avec l’Espagne et l’Autriche, pays occidentaux qui considèrent avoir des relations historiques privilégiées avec l’islam, est soutenu par le Vatican, ainsi que par un rabbin américain, David Rosen, écouté au sein du Comité juif améri