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Libération

Arrestation arbitraire d’un militant ouïghour : l’Occident proteste

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publié le 17 janvier 2014 à 21h46

La police politique chinoise a arrêté mercredi à Pékin Ilham Tohti, un professeur d'université ouïghour que les agents harcelaient depuis des années pour le contraindre à renoncer à accorder des interviews à la presse étrangère. L'économiste de 45 ans, qui vit à Pékin, milite pour les droits des populations autochtones du Xinjiang, notamment des 8 millions de Ouïghours. Il est pratiquement l'unique porte-voix en Chine de ces «minorités ethniques» turcophones et musulmanes. Interpellé chez lui, Tohti a été brutalement conduit dans un lieu inconnu, ainsi que six de ses étudiants. L'enseignant «est soupçonné d'avoir enfreint la loi», a assuré un officiel chinois sans autre précision.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont vivement protesté contre ces arrestations à caractère arbitraire, qui sont monnaie courante en Chine. «Nous appelons les autorités chinoises à traiter Ilham Tohti selon les lois en vigueur, à informer sa famille du lieu où il est détenu et à clarifier les raisons de son arrestation», a plaidé à Pékin le représentant de l'UE, Markus Ederer. «S'il n'est pas inculpé, il doit être relâché», a-t-il ajouté. Le domicile de l'enseignant à Pékin, où vit sa femme, Guzailai Nu'er, et ses deux enfants, âgés de 7 et 3 ans, est surveillé par de nombreux policiers en civil qui empêchent ces derniers de sortir ou de contacter la presse. Seul Ouïghour assez téméraire pour critiquer publiquement la politique chinoise d'assimilation forcée au Xinjiang