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Libération
Espionnage

Assange, Snowden, une vie de taupes

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Reclus l’un dans les toilettes pour femmes de l’ambassade d’Equateur à Londres, l’autre quelque part en Russie où il passe le temps sur Internet, les deux lanceurs d’alertes accusés d’espionnage ne voient plus beaucoup la lumière du jour. Ni d’issue à leur situation.
Julian Assange, à l'ambassade d'’Équateur à Londres, le 17 avril 2013. (Photo Manuel Braun)
publié le 17 janvier 2014 à 20h26

Ils ont fait les gros titres des journaux ces deux dernières années et mis au goût du jour le terme de «lanceur d’alerte». Puis ils ont disparu de nos écrans radars et l’on peine à se souvenir que l’un vit toujours reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres quand l’autre tente de se fondre dans la foule de la capitale russe. Pourtant, Julian Assange et Edward Snowden ont bel et bien une vie quotidienne faite de contraintes et d’infimes moments de liberté.

Ces derniers temps, ils ne sont plus qu'une poignée devant le 3, Hans Crescent, à Londres. Les policiers en faction sont parfois même plus nombreux. Devant l'immeuble banal en brique rouge de l'ambassade d'Equateur, les badauds attendent une apparition, menton levé. Mais ils sont souvent déçus. La rue reste calme. A peine quelques bruits étouffés venant de Brompton Road. A deux pas de là, le cœur de la capitale britannique bat au rythme des pas pressés des amateurs de luxe. Saoudiennes et Koweïtiennes en virée shopping, touristes japonais… ils affluent vers les vitrines extravagantes du temple de la luxure, Harrods. Dans un ballet parfaitement réglé, Ferrari, Jaguar et Lamborghini dégorgent les clients.

Sur la rue Hans Crescent, le temps semble s’être arrêté. Les premiers mois, après son immersion surprise dans les modestes locaux de l’ambassade équatorienne à Londres, le 17 juin 2012, Julian Assange est ap