Ces derniers jours, certains commentateurs de la presse britannique, absolument fascinée par la saga Hollande-Trierweiler-Gayet, avancent une hypothèse farfelue. Serait-il possible d’imaginer le Premier ministre britannique, David Cameron, trompant son épouse, Samantha, et s’éclipsant de nuit, à cheval sur une Vespa - ce détail ravit la presse britannique -, pour rejoindre une actrice ? La réponse est sans détour : non. Sa carrière politique n’y survivrait probablement pas.
En 1963, l'affaire Profumo a marqué un tournant au Royaume-Uni. Secrétaire d'Etat à la Guerre, John Profumo a une aventure avec une call-girl, Christine Keeler, laquelle partage en même temps ses faveurs avec un espion soviétique. Le scandale est effroyable. Profumo sera contraint à la démission. Depuis cette date, les médias britanniques traquent sans répit la conduite personnelle des dirigeants politiques et leur demandent des comptes. D'où aussi leur extrême surprise face à ce qu'ils qualifient de «révérence», voire de «complaisance» de leurs confrères français face au président de la République.
Au Royaume-Uni, la vie personnelle d’un homme ou d’une femme politique n’est pas vraiment privée. Notamment parce que cette vie personnelle est utilisée comme un argument électoral par les politiques. Elle fait partie de l’offre électorale proposée à l’électeur. D’où, aussi, une forte réticence à l’idée de renforcer les lois sur la vie privée, bien plus souples qu’en France, puisqu’il existe la