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grand angle

Brazza, cité jadis radieuse

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Fleuron de l’architecture tropicale conçu en 1952 selon le modèle de Le Corbusier, l’«immeuble rouge» tombe en ruine. Le photographe Philippe Guionie a rencontré ses locataires, dont le quotidien précaire fait écho à l’histoire de la république du Congo.
publié le 19 janvier 2014 à 18h16

Splendeur et décadence africaine : dans un quartier résidentiel de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, «l'immeuble rouge», comme on l'appelle sur place, surgit tel un mirage avec ses lignes futuristes de vaisseau amiral échoué au milieu d'un paysage dévasté. Vestige d'une époque révolue au cours de laquelle la France investissait avec une certaine audace créatrice dans son ex-colonie pour assouvir ses rêves impériaux.

Conçu il y a tout juste 60 ans afin de loger le personnel d'Air France, le bâtiment est l'œuvre de quatre architectes. Tous disciples de Le Corbusier, ils appliquèrent scrupuleusement les principes du maître, offrant à l'architecture tropicale l'un de ses plus beaux fleurons, capable de rivaliser avec la Cité radieuse de Marseille. «De grands noms du design y ont exercé leurs talents. On peut citer les plus célèbres : Jean Prouvé et Charlotte Perriand, qui sera chargée de la décoration intérieure» , rappelle le photographe français Philippe Guionie, tombé sous le charme de cet édifice de 140 mètres de long lors d'un de ses nombreux séjours dans la capitale congolaise. Avec un peu d'imagination, on po